La disparition et le retour de Xéna
Vendredi 3 décembre, 16 heures 10, c’est l’heure d’aller prendre en charge mes deux enfants à la sortie de leur école de Brion près Thouet. A ma grande stupéfaction, notre chienne Xéna, une belle beauceronne de 7 ans n’est plus là pour me regarder partir aller prendre en charge les enfants à la sortie de leur école.
Xéna est très douce, affectueuse, de nature méfiante et un peu peureuse. Son absence est anormale, que s’est-il passé ? Pourquoi ? Où est-elle ?
Aussitôt, je déclenche mon plan de recherches. Je prends ma voiture et parcours tout le quartier dans un sens puis dans l’autre. J’arrête, j’appelle, mais aucune présence ne se manifeste. Je récupère mes enfants Gianelli (5 ans) et Giovana (3 ans) qui sont tout attristés du départ anormal de Xéna. Pendant ce temps-là, c’est ma belle-mère qui, à son tour reprend les recherches. Malheureusement, elles restent infructueuses.
La nuit arrive et Xéna n’est toujours pas de retour. J’interroge mon entourage et j’apprends que notre chienne a été vue traversant un champ à toute vitesse comme si elle avait eu peur de quelque chose.
Samedi 4 décembre, les recherches reprennent avec les amis et toute notre famille. Elles restent là encore vaines bien que de nombreux kilomètres aient été parcourus. Au retour, mon mari et moi-même prenons la décision de signaler la disparition de notre animal à la centrale canine. Et oui, nous avions eu la prudence de faire poser un transpondeur (plus communément appelé une puce électronique) sur Xéna.
Le dimanche suivant, nous continuons nos recherches avec en plus, de nombreux appels téléphoniques vers les municipalités avoisinantes afin de les informer de la situation de Xéna. Nous n’avons pas oublié de prévenir tous les commerces des alentours, les vétérinaires, les facteurs, les chasseurs, les boulangers qui effectuent leur tournée de distributions de pain, les ambulanciers qui parcourent la campagne pour conduire les malades, ... Puis, ce fut aussi la distribution d’affichettes avec son signalement et notre numéro de téléphone. Et encore de nombreux kilomètres à parcourir la campagne.
Le lundi, nous ajoutons d’autres moyens à nos recherches en utilisant Internet. Nous avons inscrit la recherche de Xéna sur tous les sites Internet possibles, sans oublier Facebook, susceptible de relayer l’information à la vitesse de l’éclair. Nous n’avons pas oublié le mail qui se transfère très facilement en se multipliant.
Nous avons passé la semaine dans un grand silence. La maison était triste. Gianelli et Giovana, nos enfants, étaient très inquiets de l’absence de Xéna. Ils se posaient une foule de questions auxquelles il nous était impossible de répondre : le pourquoi et le comment de sa disparition.
Le samedi suivant, un ami nous informe que, dans le département, il existait une antenne SPA dont il nous a confié les coordonnées. Aussitôt, nous avons appelé. Nous avons été très bien reçus et notre interlocuteur a su nous rassurer en nous précisant que notre chienne, habituée au contact humain et à recevoir sa nourriture hebdomadaire, finirait par se rapprocher des maisons d’habitation pour y trouver sa nourriture. Mais, il lui était impossible de nous donner une indication de temps. Il nous a quand même précisé qu’un chien pouvait parcourir une trentaine de kilomètres par jour dès lors qu’il empruntait les routes, que nous avions aussi une énorme chance que ce soit un animal possédant une identification et que, dans ce cas-là, il y avait beaucoup de chances pour qu’il soit retrouvé.
Le dimanche suivant, un client d’un commerce avoisinant où nous avions déposé une affichette, nous téléphone en précisant qu’il avait bien vu notre chienne sur le pont de Taizon le soir de sa disparition. Malheureusement, au niveau de ce pont, il y a de nombreux départs de route. En, à nouveau, nos recherches sont restés sans résultat.
Les jours et semaines passent, Gianelli, notre fils de 5 ans, parle tous les jours à sa maitresse, à la cantinière de son école de l’absence de sa chienne. Il est traumatisé par son départ. Giovana, notre fille ne cesse de sortir à l’extérieur pour l’appeler. Gianelli a écrit au Père Noël en lui demandant un télescope afin de pouvoir retrouver sa Xéna. Malheureusement, Noël arrive et pas de chienne.
Noël, cette journée qui aurait dû être remplie de bonheur n’était pas au rendez-vous. Notre fils était heureux de découvrir son télescope et pensait, bien sûr, retrouver sa chienne. Nous en avions tous la larme à l’œil. Malheureusement, son absence était bien réelle. Nous étions tous très tristes d’autant qu’il faisait très froid et notre chienne ne passait jamais une nuit à l’extérieur de la maison.
Les jours se suivent et rien, pas de chienne, pas un appel téléphonique, pas une trace, pas un signe de vie. L’année est terminée, 2011 a vu le jour sans Xéna.
Mardi 11 janvier à 15 heures 30, c’est le grand bouleversement dans la maison. Le téléphone a sonné, mon mari a décroché, parlé et terminé sa conversation avec un grand sourire. J’avais compris et il m’annonça : « On a retrouvé la chienne ». Une heure plus tard, nous obtenons bien la confirmation que c’était notre chienne, que son identification le confirmait. Tous les deux, nous avons fondu en larmes. Elle était enfin retrouvée. Il ne restait plus qu’à aller la chercher. Mais, il nous fallait attendre le lendemain car notre chienne était arrivée à Brissac-Quincé (50 km). Nous ne disons rien aux enfants
Mercredi 12 janvier, mon mari part à Brissac-Quincé pour aller chercher notre chienne. En arrivant sur place, il apprend que notre chienne s’était rapprochée d’une ferme le 15 décembre. Malheureusement, son coté méfiant et craintif n’a pas permis de s’approcher d’elle. A chaque fois qu’une personne essayait, elle grognait et montrait les dents et c’est seulement le 11 janvier qu’elle s’est laissée approcher par le fermier qui, aussitôt, est entré en contact avec la municipalité. Par contre, dès que Xéna a entendu la voix de mon mari, elle l’a reconnu et s’est mise a aboyer.
Le retour a été fabuleux pour toute la famille et quelle ne fût la joie des enfants qui, en arrivant à la maison, retrouvèrent leur Xéna en chantant : « On a retrouvé Xéna, on a retrouvé Xéna … ».
Le lendemain, mon fils criait à qui voulait l’entendre : « On a retrouvé Xéna, on a retrouvé Xéna … ». Xéna était très heureuse de rentrer à la maison et de retrouver son ambiance familière. Elle nous a donné l’impression que rien ne s’était passé. Par contre, nous tous avons passé les 40 jours d’absence de notre chienne en ayant peur pour elle, des pleurs pour elle et énormément d’inquiétude.
Comme nous avons dit au gars de la SPA, aujourd’hui, on comprend mieux l’utilité de faire identifier son animal. Car, sans sa puce, Xéna serait toujours vivante, mais elle aurait un autre nom et serait dans une autre famille que lui aurait peut-être trouvé la SPA et nous nous serions toujours avec notre chagrin et nos questions…
Si Xéna avait la parole, elle nous dirait : « laissez-moi cette puce, je l’aime bien »